Arrestations massives à Québec : le SPVQ voudrait que ça nous serve de leçon !

Québec, le 7 mai 2012 – La Coalition de Chaudière-Appalaches opposée à la tarification et la privatisation des services publics, la Ligue des droits et libertés et les Profs de Québec contre la hausse dénoncent les arrestations de masse complètement injustifiées qui ont eu lieu dans les dernières semaines.

Les trois organisations exigent l’annulation de toutes les contraventions et le respect du droit de manifester librement dans les rues de Québec. Elles tiennent à souligner que cent trente personnes ont été arrêtées, notamment le 19 avril à la manifestions étudiante à Limoilou et le 27 avril lors de la manifestation féministe organisée par la CLASSE en Haute-Ville. Ces personnes ont reçu un constat d’infraction s’élevant jusqu’à 494$ en vertu du Code de la sécurité routière.

La Ligue des droits et libertés soutient que le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) a utilisé de faux prétextes pour empêcher les gens de manifester contre la hausse des frais de scolarité. Dominique Peschard, président de la Ligue des droits et libertés, rappelle que « le droit de manifester est garanti à toute personne en vertu de l’article 3 de la Charte des droits et libertés du Québec, loi quasi constitutionnelle qui prévaut sur les autres lois et règlements, y compris le Code de la sécurité routière ici invoqué.» « Rappelons qu’en 2005, le Comité des Droits de l’Homme de l’ONU avaient interpellé le Canada à propos des arrestations massives. L’ONU avait rappelé que seules les personnes ayant commis des infractions p7énales au cours des manifestations pouvaient être arrêtées.», ajoute-t-il.

Hélène Nazon, des Profs de Québec contre la hausse, souligne que cette intensification de la répression policière s’inscrit dans le contexte de la grève étudiante. « On est en train de criminaliser des jeunes, des étudiantes et étudiants en bafouant leurs droits fondamentaux », s’indigne-t-elle.

La Coalition de Québec et Chaudière-Appalaches opposée à la tarification et la privatisation des services publics s’inquiète du message envoyé à la population et aux différents groupes sociaux de la région qui manifestent régulièrement dans les rues de la ville. Anne-Valérie Lemieux Breton, porte-parole de la Coalition, dénonce vivement les propos tenus par Michel Desgagné dans une entrevue au Soleil : « Le SPVQ semble souhaiter que ces arrestations servent de moyen de dissuasion pour d’autres personnes qui voudraient manifester dans les rues de la ville. »

Les trois organisations exigent l’annulation de toutes les contraventions remises aux arrêté-e-s. Elles interpellent Richard Côté, vice-président du comité exécutif de la Ville de Québec et responsable du Service de police, afin qu’il rappelle ses troupes à l’ordre. « Monsieur Côté doit envoyer un message clair à la population, qu’elle n’a pas besoin de permis pour exercer ses droits et que le droit de manifester demeure une priorité pour la Ville de Québec », conclut Anne-Valérie Lemieux Breton.

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