Dernière chance de reculer
Québec, le 11 avril 2013 – Rassemblé-e-s au terme des 24h de résistance devant le Ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale, des manifestant-e-s somment la ministre Maltais d’entendre raison et d’annuler les coupures à l’aide sociale.
De la poudre aux yeux ?
La ministre a été on ne peut plus claire cette semaine : elle ne reculera pas sur les coupures envers les personnes de 55 à 57 ans et les familles avec enfants de moins de 5 ans et elle maintiendra un contrôle inacceptable sur les personnes aux prises avec des problèmes de dépendance. Elle a laissé entendre qu’elle annoncerait d’ici quelques semaines une bonification des prestations des personnes seules sans contrainte à l’emploi. Elle se garde bien cependant de donner un ordre de grandeur. « Si la ministre vient en aide à ces personnes en haussant de façon significative leurs prestations, nous nous en réjouirons. Cependant, le gouvernement doit sortir de la logique de couper d’une main et pour en reprendre de l’autre ! Est-ce que la hausse des prestations de base comblera les coupures annoncées ? Laissez-nous en douter !» déclare Marie-Ève Duchesne, porte-parole du 24 h de résistance.
Madame Maltais doit faire marche arrière
Pour les personnes assistées sociales, il est impossible de se loger décemment, de manger sainement, de vivre en santé, de se vêtir, de se divertir, de se soigner, de se réaliser. Ce sont ces besoins de base auxquels il faut répondre si l’on veut permettre aux personnes à l’aide sociale de participer pleinement à leur communauté et d’entamer un processus de réinsertion au marché de l’emploi. « Il faut permettre aux personnes sur l’aide sociale de vivre dans la dignité et la dignité, ça commence par le respect. Si la ministre est fidèle aux valeurs qu’elle prétend défendre, elle doit faire mieux que de n’échapper personne. On n’écrase pas quelqu’un pour ensuite l’aider à se relever ! » ajoute madame Duchesne.
Faire de la politique sur le dos des plus pauvres
À quelques heures de l’approbation des modifications à l’aide sociale, rien de concret n’a été présenté pour pallier aux coupures de prestations, que de vagues promesses. « La rhétorique de la ministre sur les bienfaits de l’emploi apparaît aujourd’hui comme une insulte à l’intelligence. On peut faire de la politique, on peut faire des discours, mais c’est de la sécurité des personnes dont on parle aujourd’hui. Lorsqu’on menace les personnes à l’aide sociale de coupures de 129$, c’est près de 20 % de leurs revenus », s’indigne madame Duchesne.
Dernière chance de n’échapper personne
Bien que la date limite de consultation approche, la mobilisation ne s’essouffle pas. Il reste encore quelques heures à madame Maltais pour relire les avis de la Protectrice du citoyen et de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec. Il reste encore du temps pour faire marche arrière.
Les groupes organisateurs sont l’Association de défense des droits sociaux de la Rive-Sud, l’Association pour la défense des droits sociaux du Québec Métropolitain, le Bureau d’animation et d’information logement, le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste, le Regroupement d’éducation populaire en action communautaire des régions de Québec et Chaudière-Appalaches et le Regroupement des femmes sans emploi du nord de Québec.