Austérité, intimidation et démesures policières

Québec, le 25 mars 2015 – Hier soir, le Service de police de la Ville de Québec a procédé à 274 arrestations dans le cadre de la manifestation étudiante du 24 mars à Québec visant à dénoncer les mesures d’austérité du gouvernement libéral. Le Regroupement d’éducation populaire en action communautaire des régions de Québec et Chaudière-Appalaches (RÉPAC 03-12) dénonce avec force l’utilisation de la réglementation municipale à des fins de répression politique. Il dénonce l’intimidation, l’usage de force abusive et le recours à des pratiques douteuses, voire illégales, comme les souricières.IMG_2681

Que l’itinéraire ait été divulgué ou non, les policiers quant à eux avaient déjà un plan bien établi. Avant même le départ de la manifestation les forces policières étaient présentes en nombre démesuré, le périmètre était complètement bouclé. Quand la manifestation s’est mise en branle dans le calme, tout était en place pour une démonstration de force.

« Ce qui s’est passé hier n’a rien à voir avec la sécurité du public et encore moins avec celle des manifestantes et des manifestants. C’est de la répression politique, il n’y a pas d’autre mot pour décrire ce qui se passe. On souhaite sincèrement que la population ouvre les yeux sur cette réalité. Tôt ou tard, ce ne sera plus que les étudiantes et étudiants qu’on réprimera, mais leurs parents, leurs grands-parents, leurs oncles et leurs tantes, comme cela c’est produit en 2012 », a déclaré Vania Wright-Larin. « On est en train de créer une génération qui craindra les forces policières et qui n’aura plus aucune confiance envers les autorités et, malheureusement, elle aura probablement raison», s’indigne-t-il.

C’est précisément pour dénoncer cette dérive autoritaire que le RÉPAC 03-12 est signataire d’une déclaration qui demande le retrait des articles 19.2, 19.4 et 19.5 du Règlement sur la paix et le bon ordre de la Ville de Québec. On peut notamment y lire : Les modifications au Règlement sur la paix et le bon ordre (RVQ 1091) en 2012 imposent des contraintes au droit de manifester que nous jugeons excessives. Par ailleurs, nous avons pu constater à plusieurs reprises un usage abusif de la marge discrétionnaire laissant penser que les policiers, jugeant illégitime les causes portées par les manifestant-e-s, ont exercé un profilage politique.

Le RÉPAC 03-12 joint sa voix à celles des étudiantes et des étudiants pour dénoncer les mesures d’austérité qui affectent les droits de l’ensemble de la population. « Plusieurs actions et manifestations sont prévues dans les prochaines semaines et nous invitons les services de police à faire preuve de discernement et à laisser la population exprimer ses revendications », a déclaré le porte-parole. Le RÉPAC consulte présentement ses membres au sujet du déclenchement possible de journées de grève afin de rejoindre le mouvement d’opposition aux mesures d’austérité.

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Pour informations : 418-523-4158

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