Québec, le 25 février 2016- Des manifestantes et manifestants des groupes communautaires occupent présentement le siège social de deux compagnies d’assurances qui, à l’instar des grandes entreprises, jouissent d’avantages fiscaux démesurés. À l’heure où on demande à l’ensemble de la population de se serrer la ceinture, où l’on sabre dans nos services publics et programmes sociaux, il est urgent que ces grandes entreprises paient leur juste part. Notre message est clair : au budget 2016, c’est à eux de payer !
Ce sont toujours les mêmes qui paient !
Les familles à qui on demande de payer davantage pour des services de garde qui s’effritent, les individus à qui on demande d’assumer de plus en plus de hausses de tarifs, les personnes assistées sociales qui survivent avec un maigre chèque et qui sont menacées de nouvelles coupures, les femmes à qui on demande de pallier au désengagement de l’État ont assez payé !
« En coupant les services et en détériorant les droits des personnes marginalisées et en situation de pauvreté, l’austérité creuse les inégalités hommes-femmes et fragilise grandement notre filet social. Ces impacts majeurs sur la population se répercutent dans les groupes communautaires. Ceux-ci peinent de plus en plus à répondre aux demandes d’aide alors que leur sous-financement se poursuit. On dirait que le gouvernement ne se préoccupe pas des conséquences de ses choix politiques, il nous renvoie les problèmes sociaux et ne nous donne pas les outils nécessaires pour les résoudre », déplore Mme Vicky Brazeau, porte-parole de l’action.
Les organismes communautaires revendiquent le respect de leur autonomie, le plein financement à la mission globale, l’indexation annuelle de leurs subventions ainsi que la fin des compressions budgétaires et un réinvestissement majeur dans les services publics et les programmes sociaux.
C’est à eux de payer !
Pendant ce temps, le gouvernement continue, sans gêne, de distribuer les cadeaux à ses amis des grandes entreprises : crédits d’impôts, subventions, baisse graduelle du taux d’imposition des sociétés annoncée au dernier budget. Ces grandes entreprises ne manquent pas de stratégies pour éviter l’impôt. Le gouvernement fait le choix de ne pas lutter efficacement contre l’évasion et l’évitement fiscaux. Selon Statistique Canada, il y avait en 2013 pour 170 milliards $ d’investissement canadien dans une douzaine de paradis fiscaux.
«Ce matin, nous avons pris d’assaut le hall d’entrée de deux compagnies d’assurances, la Capitale Assurance et services financiers et L’unique Assurances générales. Ces grandes entreprises financières profitent, depuis 2011, de l’abolition de la taxe sur le capital. Cette mesure prive l’État de 600 millions de dollars par année. C’est inacceptable ! », s’insurge Madame Brazeau.
Les groupes communautaires répondent à l’appel de la Coalition main rouge. Des dizaines d’actions ont lieu cette semaine partout au Québec pour exiger que le gouvernement adopte, dès le budget 2016, des mesures fiscales précises telles que :
• la réinstauration de la taxe sur le capital pour les banques ;
• l’augmentation des impôts des grandes entreprises ;
• la révision de la fiscalité des particuliers (augmentation le nombre de paliers d’imposition pour assurer une réelle progressivité de l’impôt et une plus grande contribution des plus riches et imposition plus grande des dividendes et des gains en capital, au même titre que les revenus de travail ;
• la lutte plus active contre l’évasion fiscale.
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