Saint-Jean-Port-Joli, Lévis, St-Malachie, Ste-Marie, 2 novembre 2015 – Des organisations de la région de Chaudière-Appalaches participent aujourd’hui à la Caravane du communautaire de Chaudière-Appalaches. Des dizaines d’organismes communautaires de la région se mettent en action pour dénoncer leur sous-financement et les compressions dans les services publics. Cette action s’inscrit dans un mouvement provincial où près de 1300 organismes communautaires participent à une mobilisation.
La Caravane du communautaire
La Caravane du communautaire est partie ce matin de St-Jean-Port-Joli et terminera sa route à Ste-Marie, devant le CISSS de Chaudière-Appalaches. En route, elle s’arrêtera sur le campus universitaire de l’UQAR à Lévis, puis à St-Malachie, au bureau de la Ministre responsable de Chaudière-Appalaches, Dominique Vien. Les organisateurs et organisatrices profiteront de chacun des arrêts pour tenir des points de presse, distribuer de l’information et donner la parole aux groupes communautaires. Des délégué-e-s de la Caravane comptent également rencontrer des responsables du CISSS-CA à Ste-Marie et espèrent rencontrer la Ministre Dominique Vien à St-Malachie.
Les services menacées
Les groupes communautaires sont particulièrement inquiets des mesures qui affectent directement les services à la population, notamment en santé, en éducation et en prévention. D’ailleurs, le sous-financement du secteur communautaire empêche ces derniers de réaliser pleinement leur mission. « Les groupes n’ont même pas ce qu’il faut pour suivre l’augmentation du coût de la vie. Certains doivent réduire voire couper des activités et des services offerts pouvant aller jusqu’à la fermeture temporaire ou permanente de certains organismes », dénonce Evelyne Jamet, du Centre-Femmes la Jardilec. Pourtant, la pertinence et l’importance de ces groupes que ce soit sur les individus ou le tissu social ne sont plus à démontrer.
D’ailleurs, les groupes financés en défense collective des droits sont dans l’incertitude totale, à moins de 5 mois de l’échéance de leur entente avec le gouvernement. Le directeur de l’ACEF – Appalaches-Beauce-Etchemin, François Décary, peine à comprendre la situation : « Le communautaire est toujours aux premières lignes pour aider les plus vulnérables, contribue à une société plus inclusive, plus juste et plus durable, fait des miracles avec ses maigres ressources et on considère leurs demandes comme des dépenses ! ». Pour illustrer son propos, M. Décary donne comme exemple son organisation qui intervient au niveau des finances personnelles et de l’endettement des ménages : » Je me rappelle du cas d’une jeune femme, où l’accompagnement de l’ACEF a fait basculer une situation et par le fait même fait économiser à l’État plus que ce que nous recevons par année en subvention. Et ça, ce n’est qu’un cas sur 730 individus et familles rencontrés en un an ».
Des alternatives à l’austérité
Les organismes communautaires qui prennent part à la Caravane du communautaire s’inquiètent des mesures d’austérité qui affectent toujours les gens les plus vulnérables et qui semblent principalement destinées à faire des économies à court terme, sans mesurer les conséquences à long terme. Déjà dans Chaudière-Appalaches, on parle de coupure en santé publique (prévention), en santé mentale et dans les services aux élèves, notamment dans les écoles secondaires. Ce sont les personnes les plus vulnérables qui seront les plus affectées par ces coupes.
Pourtant, le gouvernement a les moyens de financer adéquatement les organismes communautaires, tout comme les services publics et les programmes sociaux. » C’est une question de choix, le gouvernement prend le parti des grandes entreprises et des plus riches, au détriment des plus pauvres, des femmes, de la classe moyenne, et surtout il continue d’ignorer les alternatives fiscales, des mesures qui permettraient d’aller chercher plus de 10 milliards $ annuellement », s’indigne Madame Jamet.
Les 2 et 3 novembre, on ferme !
À travers le Québec, près de 1300 organismes communautaires suspendent aujourd’hui et demain leurs activités pour participer aux dizaines d’actions prévues durant ces deux jours. À l’initiative des campagnes Je tiens à ma communauté, je soutiens le communautaire et Les droits, ça se défend !, cette importante mobilisation du « 2-3 novembre, on ferme ! Le communautaire, dehors contre l’austérité » vise à dénoncer les mesures d’austérité et le sous-financement chronique des groupes communautaires qui, tous deux, ont de graves conséquences sur la population.
La Caravane du communautaire est organisée conjointement par l’Association coopérative d’économie familiale (ACEF) Appalaches-Beauce-Etchemins , l’Association pour la défense des droits sociaux de la Rive-Sud (ADDS Rive-Sud), le Centre Femmes l’Ancrage, le Centre-Femmes La Jardilec, la Corporation de développement communautaire de Lévis (CDC de Lévis), Regroupement d’éducation populaire en action communautaire des régions de Québec et Chaudière-Appalaches (RÉPAC 03-12) et le Réseau des groupes de femmes Chaudière-Appalaches.
