Québec, 18 avril 2019. Dans un contexte de crise écologique sans précédent, le Regroupement d’éducation populaire en action communautaire des régions de Québec et Chaudière-Appalaches (RÉPAC 03-12) et ses groupes membres joignent leur voix au mouvement mondial de mobilisations pour la lutte aux changements climatiques. Le regroupement invite l’ensemble de ses membres et des groupes alliés à se joindre au contingent du communautaire lors du Jour de la Terre, le 22 avril, à l’Assemblée Nationale du Québec.
Pour le RÉPAC 03-12, les droits à la santé, à l’alimentation, au logement, à un revenu décent, à l’égalité entre les sexes, à des services publics de qualité et gratuits ainsi qu’à un environnement sain sont interreliés. Les conséquences de la crise écologique accentuent les inégalités sociales, économiques, culturelles et politiques ce qui a pour effet d’exclure davantage les personnes déjà marginalisées.
Par exemple, lors de la canicule de l’été 2018, 90 personnes ont perdu la vie et ce, au Québec seulement. De ce nombre, une grande majorité était des personnes âgées, en situation d’itinérance, locataires ou ayant un problème de santé. Ces décès révèlent l’importance d’inclure la justice sociale dans les revendications pour la sauvegarde de l’environnement. Selon Naélie Bouchard-Sylvain, porte-parole du RÉPAC 03-12, « les populations marginalisées et vivant diverses formes d’injustices subissent déjà plus durement les effets des changements climatiques et rien ne laisse croire que cela s’améliorera. La lutte pour le climat doit se faire dans une perspective de justice sociale en prenant en compte toutes les personnes de notre société. »
Selon Sandrine Louchart, des AmiEs de la Terre de Québec, « L’urgence écologique exige de profonds changements individuels et collectifs ainsi qu’une vaste mobilisation citoyenne, afin de faire émerger une union des peuples de la planète pour réaliser la transition vers des modes de vie socialement et écologiquement viables». À Québec, les quartiers centraux tels que la Basse-ville, Limoilou et Vanier sont des secteurs exposés à la présence d’industries lourdes, notamment le port de Québec, l’incinérateur, etc. Cette proximité entre ces quartiers résidentiels et l’industrie lourde représente un enjeu majeur pour la qualité de l’air et de l’environnement, ainsi que pour la santé des populations. « L’air que les citoyens et citoyennes respirent chaque jour dans ces quartiers est plus pollué que la moyenne québécoise à cause, entre autre, des installations portuaires et de l’incinérateur. Des projets comme l’agrandissement du Port de Québec et le 3e lien ne feront qu’accentuer cette tendance », rajoute Mme Louchart.
Le problème ne se résorbe pas quand on s’éloigne des centres. Le milieu agricole aussi subit les contrecoups des dérèglements climatiques et de la spéculation immobilière. «Par exemple, les agriculteurs et agricultrices sont confronté-e-s à de plus grandes périodes de sécheresse, ainsi qu’à la perte de territoires agricoles et à la disparition des espèces pollinisatrices» explique la porte-parole. « C’est notre sécurité alimentaire qui est menacée si on laisse la situation se dégrader davantage » conclut-elle.
Le regroupement est signataire du mouvement «La planète s’invite dans le communautaire» et joint sa voix aux groupes écologistes afin d’exiger un plan d’urgence qui permette d’atteindre les cibles des gaz à effet de serre, recommandées par le GIEC, dans une perspective de justice sociale et climatique. Le RÉPAC 03-12 prévoit de participer aux mobilisations pour le climat et à la sensibilisation de la population par des activités d’éducation populaire.
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