Québec, le 14 décembre 2017– Le RÉPAC 03-12 appelle ses allié-e-s à intensifier la mobilisation pour un meilleur financement de l’action communautaire autonome et un réinvestissement massif dans les services publics et les programmes sociaux. L’annonce de la bonification du Fonds d’aide à l’action communautaire autonome dans le Plan d’action gouvernemental pour l’inclusion économique et la participation sociale est loin de permettre aux quelques 300 organismes en défense collective des droits qu’il finance de mener à bien leurs missions. De plus, le respect de notre autonomie est clairement menacé par cette annonce.
Le plan de « lutte » à la pauvreté…de la poudre aux yeux
Bien que des gains significatifs au niveau des revenus des personnes assistées sociales considérées en contraintes sévères à l’emploi sont à souligner, le plan de lutte à la pauvreté nous laisse sur notre faim. « En refusant d’augmenter significativement les prestations pour l’ensemble des personnes assistées sociales, en creusant l’écart entre les personnes considérées aptes et inaptes à l’emploi, en maintenant les pénalités financières d’Objectif emploi, en misant presque uniquement sur des mesures d’incitation à l’emploi, en laissant 700 000 personnes dans la pauvreté, le gouvernement fait le choix, une fois de plus, de renforcer les préjugés et de s’attaquer aux pauvres plutôt que de s’attaquer à la pauvreté », s’insurge Karina Hasbun du Regroupement des femmes sans emploi du nord de Québec.
L’autonomie des groupes en défense collective des droits menacée
Le RÉPAC 03-12 reconnait le gain qui a été fait pour les groupes en défense collective des droits, le premier depuis de nombreuses années. La mobilisation historique des groupes communautaires a clairement contribué à cette victoire. Cependant, les sommes annoncées sont nettement insuffisantes. À terme, l’investissement ne représente que 30% de notre revendication de 40M$ pour les groupes en défense collective des droits. Bien que les 2,2 millions $ annoncées pour le financement de la mission des groupes dans le budget 2018 soient un pas dans la bonne direction, les 48 millions supplémentaires pourraient représenter un recul historique pour l’autonomie des groupes de défense collective des droits. « Le gouvernement semble préparer un Plan d’action en matière d’action communautaire autonome qui, si on lit entre les lignes, pourrait impliquer une refonte de notre financement autour des services individuels, ce qui va à contresens de nos missions axées sur l’action collective. Ce gouvernement voit dans les organismes communautaires une façon de livrer des services à rabais alors que notre rôle est d’encourager la participation démocratique et la défense des droits des personnes les plus vulnérables », dénonce Sébastien Harvey de la Ligue des droits et libertés, section de Québec.
En route vers la grève du communautaire
Le RÉPAC appelle ses membres et ses allié-e-s à maintenir la pression et à se mobiliser activement dans la campagne Engagez-vous pour le communautaire. « Le gouvernement a ouvert quelque peu la porte à nos revendications, il doit maintenant, en cette période pré-budgétaire et pré-électorale, nous inviter au banquet. Les groupes se sont assez serrés la ceinture, les populations les plus vulnérables aussi. Il est temps qu’il reconnaisse l’importance de nos missions, en les finançant adéquatement, pour le plus grand bien commun », déclare Karina Hasbun. Le RÉPAC appelle ses membres et allié-e-s à se doter de mandat de grève/fermeture/interruption de service afin de revendiquer :
- un financement à la mission suffisant pour l’ensemble des groupes d’action communautaire autonome et l’indexation des subventions;
- le respect de la Politique de reconnaissance de l’action communautaire et la reconnaissance de l’Action communautaire autonome;
- un réinvestissement massif dans les services publics et les programmes sociaux.
Le RÉPAC 03-12 regroupe une cinquantaine de groupes communautaires partageant des pratiques d’éducation populaire autonome et un engagement envers la justice sociale.