Québec, 11 juin. La Coalition régionale justice climatique et sociale a tenu un rassemblement devant le ministère des Transports et de la Mobilité durable pour réaffirmer haut et fort l’importance du transport en commun pour l’ensemble de la population, notamment pour les populations vulnérables et les personnes marginalisées Dans une perspective de lutte aux changements climatiques et de réduction des inégalités, il est urgent d’agir pour développer l’offre en transport collectif et régler les enjeux de sous-financement chronique qui l’accable.
La Coalition régionale justice climatique et sociale presse le gouvernement d’accélérer le développement d’un réseau de transport en commun public, efficace, accessible et abordable qui répond aux besoins, notamment les personnes résidant dans les quartiers défavorisés de l’agglomération de Québec. La saturation actuelle du réseau de transport collectif est une situation insoutenable qui impacte de façon disproportionnée les personnes les plus vulnérables notamment les femmes qui sont les principales utilisatrices du transport en commun. « Sachant que la mobilité est un droit, je pense que ce n’est pas trop demander d’exiger un transport collectif accessible, efficace, abordable et répondant aux besoins de l’ensemble de la population. Au contraire, c’est la base et il est inacceptable de maintenir le statu quo à l’heure actuelle. Personne ne devrait être laissé à la marge et ne pas pouvoir se déplacer en 2024 au Québec. », dénonce Marie-Soleil Gagné, Directrice générale d’Accès transports viables.
« Pour qu’il y ait un transfert significatif de l’automobile individuelle au transport en commun, il faut que ce dernier soit plus fréquent, plus confortable, plus rapide et plus diversifié. Une transition juste passe nécessairement par une bonification de l’offre de transport en commun. Voilà pourquoi nous devons voir le transport comme un investissement pour les générations futures. Dans le même ordre d’idée, toute bonification de l’offre, que ce soit par le déploiement d’un réseau structurant ou l’électrification du transport, doit se faire en collaboration avec les employé-es des sociétés de transport urbain. Le recours à la sous-traitance n’a rien de juste, ni d’écologique. Nos transports doivent redevenir un projet collectif. » explique François Proulx-Duperré, secrétaire général du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN).
D’autre part, prendre le transport en commun n’est pas un choix personnel ni un luxe, c’est la réalité d’une grande part de la population étudiante, qui a besoin de choix et de réseaux fluides plus respectueux de l’environnement. Lelaissez-passer universitaire (LPU) intégré aux frais institutionnels obligatoires a permis de réduire la facture en la faisant payer à l’ensemble de la communauté universitaire, mais ce qu’on veut, c’est un réinvestissement massif pour encourager encore plus les individus à changer leurs habitudes de transport : il ne faut pas que transport collectif rime avec bus saturés et territoire mal desservi. Si on repense la mobilité urbaine de manière plus équitable et durable, c’est évident que la réduction des tarifs doit être financée par une augmentation proportionnelle du financement gouvernemental.
Une grande mobilisation s’organise à Québec le 27 septembre prochain, anniversaire des grandes manifestations historiques qui ont réuni en 2019 plus d’un demi-million dans les rues pour la protection de la planète. Le temps presse !