Élections 2018 : les cinq grandes priorités du RÉPAC 03-12

Québec, 6 septembre – Le Regroupement d’éducation populaire en action communautaire des régions de Québec et Chaudière-Appalaches interpelle les candidat-e-s aux élections. Le regroupement souhaite mettre de l’avant cinq grandes revendications prioritaires pour le prochain gouvernement.

Un réinvestissement majeur dans les services publics, les programmes sociaux et les groupes communautaires

Les politiques d’austérité du gouvernement sortant ont mis à mal notre filet social. Les conséquences pour les personnes à faible revenu et pour la classe moyenne sont majeures, mais le tort causé à nos institutions est également important. C’est une vue de l’esprit d’affirmer que les milliards qui ont été retirés des coffres des différents ministères l’ont été sans impact sur les services aux citoyen-ne-s. L’éducation, la santé, le logement social, l’aide sociale, le communautaire, tous nos programmes et tous nos services ont besoin d’argent neuf pour maintenir un filet de sécurité pour l’ensemble des résident-e-s du Québec. Par filet social nous entendons l’ensemble des moyens mis en place par notre gouvernement pour que chaque personne peu importe sa provenance, ses croyances, son niveau économique, peu importe son sexe, son genre ou son âge puisse vivre de manière décente et profite de sa juste part de nos richesses collectives.

Un moratoire sur tout processus de privatisation des services publics

Plus personne n’est dupe des réelles motivations derrière les politiques néolibérales. La privatisation des services nous est présentée comme une solution aux problèmes de perte de qualité des services publics alors qu’elle est en très grande partie le résultat de l’austérité. Ce processus se fait dans le manque de transparence le plus complet et sans consultation formelle. La privatisation des services favorise l’émergence d’un système à deux vitesses qui pénalise fortement les personnes les moins nanties de la société. Nous demandons aux différents partis de s’engager formellement à y mettre un terme et à présenter un bilan exhaustif des différents services qui ont été privatisés dans les dernières décennies et des impacts sur la population de ces privatisations.

Des actions concrètes afin de réduire l’émission des GES et protéger l’environnement

Bien que les partis politiques aiment se draper de vert, les actions en matière de réduction des gaz à effet de serre et de protection de l’environnement sont dramatiquement insuffisantes. Pourtant les conséquences du réchauffement climatique se multiplient. Le gouvernement a tous les outils pour donner le coup de barre nécessaire afin de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre et protéger la biodiversité et les milieux naturels. Plutôt que de développer le réseau routier et de bâtir des ponts, le prochain gouvernement doit investir massivement afin de développer le transport en commun et favoriser la transition des énergies fossiles vers les énergies propres et renouvelables.

Des engagements fermes en matière d’égalité femme-homme et des actions concrètes pour combattre la culture du viol

La lutte pour l’égalité des sexes est loin d’être achevée. Que ce soit au niveau de l’égalité des revenus, de l’accès à toutes les sphères du marché du travail ou de l’éradication des violences envers les femmes, il reste beaucoup de chemin à faire. Le mouvement #MoiAussi  a démontré avec force qu’il est prioritaire d’agir contre la culture du viol. Des moyens peuvent facilement être mis en place dans les institutions publiques, les entreprises privées, mais également à travers des campagnes de sensibilisation et d’éducation grand public. Le prochain gouvernement doit prendre toutes les mesures nécessaires pour enrayer la culture du viol et continuer d’avancer vers une réelle égalité femme-homme.

Des actions concrètes pour garantir les droits et libertés des minorités

Le regroupement s’inquiète de la montée de l’extrême-droite au Québec. Des groupes qui portent des discours discriminatoires et violents à l’endroit de certaines communautés et des réfugié-e-s s’invitent dans le débat public. Nous nous alarmons du laisser-faire de la classe politique qui semble souvent plus préoccupée à soigner sa popularité dans les sondages qu’à prendre la parole pour défendre les droits des minorités. Au-delà des paroles nous espérons que les candidat-e-s aux élections prendront des engagements concrets pour lutter contre les discours et les actions à tendance raciste et xénophobe. Le Québec doit demeurer une terre d’accueil, non pas au nom de l’économie, mais au nom de l’entraide, de l’égalité et de la solidarité.

Le RÉPAC 03-12 regroupe une quarantaine de groupes communautaires partageant des pratiques d’éducation populaire autonome et un engagement envers la justice sociale.

-30-

Share