Québec, 22 février. Face à l’inaction du gouvernement actuel par rapport à la crise environnementale et l’augmentation des inégalités sociales, le Regroupement d’éducation populaire en action communautaire des régions de Québec et de Chaudière-Appalaches (RÉPAC 03-12), le Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale (RGF-CN) et plusieurs de leurs groupes membres sont en grève. Les groupes communautaires se sont réunis pour faire du piquetage à différentes intersections du centre-ville de Québec et suivre un atelier d’éducation populaire sur l’écoféminisme. La journée d’action a culminé avec une manifestation sur la colline parlementaire marquée par un coup d’éclat à l’intérieur de l’édifice Marie Guyart siège du Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs. Le 22 février s’inscrit dans une semaine d’actions et de grève rotative à l’échelle du Québec du 20 au 24 février 2023.
En grève pour une transition juste et équitable
Pour les groupes communautaires membres du RÉPAC 03-12 et du RGF, le recours à des fermetures ou des réductions de services afin de participer aux mobilisations sur la justice climatique et sociale est devenu incontournable. L’urgence d’agir doit se faire sentir au gouvernement qui a une vision affairiste face à des enjeux vitaux incontournables. « On constate malheureusement déjà les conséquences de la crise climatique sur les populations plus vulnérables. Les femmes, les personnes aînées, les personnes racisées, les premiers peuples et les plus pauvres sont davantage touché-e-s par l’augmentation du coût de la vie, la détérioration de la qualité de l’air ou par les vagues de chaleur», a dénoncé Anne-Valérie Lemieux Breton du RGF-CN.
« Le gouvernement doit sans tarder réinvestir dans le filet social, par exemple, en construisant plus de logements sociaux, en augmentant les revenus des personnes assistées sociales et le salaire minimum, en réduisant les coûts du transport en commun et en investissant massivement dans les services publics, les programmes sociaux et dans l’action communautaire autonome», poursuit la porte-parole.
Un gouvernement au service des entreprises privées et écocidaires
Les décisions gouvernementales en matière sociale et environnementale ont un impact majeur sur les droits fondamentaux des populations les plus vulnérables autant au niveau local que global. Pourtant, au-delà des beaux discours, le gouvernement du Québec continue de repousser l’urgence d’agir et de prioriser le développement économique, renforçant ainsi un système économique qui creuse les inégalités et détruit la planète. Pourtant, la communauté scientifique s’accorde pour dire qu’il faut viser une décroissance économique autant en production de biens qu’en consommation énergétique. Pendant ce temps, le gouvernement exploite le territoire québécois suscitant une augmentation fulgurantes des claims minier, il autorise des entreprises comme Glencore à polluer l’air de quartiers populaires à Rouyn-Noranda et, à Québec, il propose un projet d’un tunnel autoroutier comme le 3ème lien. « François Legault dit vouloir être le premier ministre de la transition énergétique, mais peut-on vraiment parler de transition si la vision du gouvernement met en péril notre avenir ? Il est aberrant de voir qu’aucune mesure n’est prévue pour encourager le transport en commun ou pour réduire l’achat de véhicules polluants tels les VUS qui ont été le type de véhicule le plus acheté en 2021», dénonce Gabrielle Verret, porte-parole pour le REPAC 03-12.
Nos revendications
Les groupes en action demandent au gouvernement de :
1) Bannir les énergies fossiles d’ici 2030, autant en termes de production, de transformation, d’exportation que d’importation.
2) Taxer massivement la richesse et réinvestir massivement dans le filet social, afin d’assurer des conditions de vie décentes pour toutes et tous.
Jour de la Terre, journée de mobilisation
Aujourd’hui, le communautaire se mobilise. Pour le Jour de la Terre, plusieurs groupes sociaux (étudiant, syndical, environnemental, féministe et communautaire) invitent la population à se joindre à eux le 22 avril à Québec et à Montréal pour exiger des actions concrètes de la part du gouvernement afin d’assurer un avenir viable aux générations futures et pour revendiquer un réinvestissement massif dans le filet social.