Ent’deux COP tu pourrais faire qu’qu’chose, Ent’deux COP tu pourrais t’grouiller l’cul!

Du 6 au 18 novembre se tenait à Charm el-Cheikh, en Égypte, la fameuse COP 27, soit la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques. Celle-ci semble bien porter son nom : on y retrouve beaucoup de discussions sur la crise climatique actuelle, mais le passage à l’action, lui? Il se fait rare. La COP15, cette fois à Montréal sur la crise de la biodiversité, s’annonce tout aussi passive. La protection de l’environnement est tout simplement incompatible avec notre  système économique et les COP sont le lieu de l’apologie du capitalisme vert. 

L’utilité des COP remise en question

De plus en plus, le concept des COP est critiqué. Rappelons-nous, par exemple, de l’échec de la COP26: aucun accord n’a été signé par rapport au principe de pertes et dommages, qui rappelle la responsabilité historique et actuelle des pays du Nord par rapport aux conséquences climatiques que vivent les pays du Sud.  Et qu’en est-il à la COP 27? Toujours pas d’avancée réelle sur ce dossier.

Bien sûr, on peut dire que les COP permettent certains gains politiques, notamment la signature de traité comme l’Accord de Paris en 2015, qui avait comme objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C par rapport au niveau préindustriel. Or, ces traités, souvent peu contraignants, se retrouvent largement insuffisants face à l’urgence. Il suffit d’écouter le discours du secrétaire général de l’ONU,  qui a rappelé à la COP 27 que « L’humanité a un choix : coopérer ou périr », pour se rendre compte du décalage! Dans le but d’atteindre cet objectif de 1,5°C, selon les projections du GIEC, dans 28 ans, soit en 2050, la consommation mondiale de charbon devrait être nulle, tandis que celle du pétrole devrait être réduite à 60 % et celle du gaz naturel à 70%. On est encore loin du compte! Pendant ce temps, des centaines de jets privés ont transporté des multimilliardaires jusqu’en Égypte pour trouver des solutions à cette catastrophe creusant les inégalités, alors que celle-ci est sous leurs nez depuis des années : mettre fin au système économique capitaliste actuel!.

Le Canada, leader des énergies fossiles

Si l’on regarde plus près de chez nous, on peut voir à quel point les enjeux climatiques sont pris au sérieux par nos dirigeants. Les grands absents de cette discussion sont bien évidemment Justin Trudeau et François Legault, mais rien ne vaut de s’inquiéter, ceux-ci ont été représentés à la COP27 par deux ministres de l’environnement n’ayant toujours pas atteint les cibles de GES prévues : Steven Guilbeault et Benoît Charette. Ajoutons à ce duo nul autre que Pierre Fitzgibbon, figure emblématique du capitaliste et d’une intégrité douteuse, qui est allé vendre l’idée que l’avenir peut être assuré par les chars électriques!  Le Canada est aussi le seul pays du G7, en 2021, n’ayant pas réduit ses émissions de gaz à effet de serre, tout comme il est le deuxième pays du G20 finançant le plus les industries fossiles, selon un rapport d’Oil Change International. D’ailleurs, on les aime tellement que M. Trudeau a décidé d’inviter des représentant.e.s des énergies fossiles à la COP27!

Revendiquons une société juste et écologique

Selon un sondage réalisé par CIRANO, en 2021, deux tiers des Québécoise.s étaient préoccupé.e.s par les changements climatiques, ce qui représente environ 5 700 000 personnes, alors que le 23 septembre dernier, nous étions environ 145 000 dans la province à être en grève. Devant toutes les conséquences des changements climatiques qui nous touchent déjà et qui ne feront que s’aggraver, devant l’inaction des dirigeants, devant un système qui rend l’épuisement des ressources inévitable, il est plus important que jamais de se mobiliser pour un réel passage à l’action. C’est fini, le temps du blabla, qu’on endure depuis 27 ans. Les solutions, on les connaît. Maintenant, il faut agir collectivement! Demandons des mesures structurelles pour une réelle lutte aux changements climatiques et pour la protection de la biodiversité. Joignez vous aux mobilisations organisées par le Regroupement d’éducation populaire en action communautaire des régions de Québec et Chaudière-Appalaches tout au long de l’année sur les enjeux de justice sociale et climatique. 

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