Des groupes communautaires s’organisent contre le PL15

Québec, 12 septembre. En ce jour de rentrée parlementaire, à l’initiative du Regroupement d’éducation populaire en action communautaire des régions de Québec et de Chaudière-Appalaches (RÉPAC 03-12) et du Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale (RGF CN),  un panel se tient devant l’Assemblée nationale pour continuer à informer et mobiliser la population sur le volumineux projet de loi 15 déposé par le ministre Dubé. Malgré l’opposition de plusieurs groupes sociaux et syndicats, le ministre fait la sourde oreille et persiste sur sa réforme.  Pourtant, ce projet de loi va bouleverser tout le système de santé et de service sociaux en consolidant le recours au privé, en centralisant les décisions et niant par le fait même les particularités régionales et en supprimant des espaces démocratiques. Par ce panel, le RÉPAC 03-12 et le RGF-CN souhaitent dénoncer cette réforme qui minera l’accessibilité et la gratuité des services de santé pour la population. 

Citations des panelistes:

« Une vraie réforme exigerait de placer la population au cœur de l’organisation du réseau de la santé plutôt que d’accroître le pouvoir des gestionnaires et du privé. C’est d’un renversement de ces tendances centralisatrices dont le réseau a besoin, pas leur approfondissement » mentionne Myriam Lavoie-Moore de Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS).

« Alors que le projet de loi vise à faire collaborer les différents professionnel-le-s, nous devons nous assurer que les sages-femmes maintiennent leur autonomie. Cette autonomie est essentielle pour garantir l’autonomie et les droits des femmes et des personnes enceintes. Il faut préserver le modèle sages-femmes, tel que demandé par les familles du Québec depuis une cinquantaine d’années! » affirme Sarah Landry de la Coalition pour la pratique sage-femme.

« Comme remède miracle, l’État propose aujourd’hui, avec le projet de loi 15, la privatisation et la marchandisation des soins et des services de santé. Le recours au privé a pourtant contribué aux problèmes que l’on vit actuellement dans le réseau, notamment l’exode des professionnelles en soins vers les cliniques privées et les agences de main d’œuvre indépendante et l’allongement des listes d’attente en chirurgie.  Les soins de santé ne sont et ne seront jamais une marchandise.  Nos élus ne doivent pas céder aux pressions du secteur privé. Les solutions pérennes passent au contraire par un réinvestissement massif dans le secteur public. Les fonds publics doivent être dédiés uniquement au réseau public et non à enrichir des entreprises privées qui ne cherchent qu’à faire des profits. » Caroline Grave de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ).

« Tous les écarts antidémocratiques de cette réforme en santé nous inquiètent au plus haut point et menacent la qualité des soins pour la population en se privant de l’expertise de nombreux groupes citoyens, sociaux et communautaires. Sans compter que le début du projet de loi sera comme sa fin, c’est-à-dire, tout autant antidémocratique, alors que le ministre Dubé n’exclut pas de se servir du bâillon pour l’adopter. » Naélie Bouchard-Sylvain du Regroupement d’éducation populaire en action communautaire des régions de Québec et de Chaudière-Appalaches (RÉPAC 03-12).

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