La « guignolée des exclu-e-s » s’invite au bureau de Sam Hamad

Québec, le 8 décembre 2015 – Afin de dénoncer le projet de loi 70, la Coalition régionale contre le PL 70 a bloqué l’accès au bureau du ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Sam Hamad. Une trentaine de personnes se sont rendues aux bureaux du député afin de passer la « guignolée des exclu-e-s », souhaitant ainsi amasser de l’argent pour les nouveaux demandeurs d’aide sociale qui seront touchés par le projet de loi 70. Ce geste d’éclat s’inscrit dans une série d’actions organisées par la Coalition afin de se faire entendre par le ministre Hamad et de dénoncer son projet de loi.

Avec le projet de loi 70, une personne qui fait une demande d’aide sociale se verra obligée de participer au programme Objectif emploi. La bonification du chèque d’aide sociale prévue dans le cadre de cette mesure peut paraître d’emblée comme une bonne idée pour sortir les personnes assistées sociales de la pauvreté. En revanche, le ministre Hamad a prévu des outils permettant de couper jusqu’à 50 % du chèque lorsqu’il y aura manquement au plan d’intégration en emploi. « Apparemment, le ministre responsable de la solidarité sociale cautionne que des gens se retrouvent avec 308 $ par mois pour vivre. Visiblement, le ministre n’a pas fait ses devoirs pour évaluer l’impact d’une telle mesure sur les personnes en situation de pauvreté. », déplore Roxane Blanchet, porte-parole de la Coalition.

Pauvreté extrême, itinérance, exclusion sociale et détérioration de la santé sont ce qui attend les personnes qui subiront la coupure prévue par le ministre Hamad. « On ne peut pas accepter que dans une société comme la nôtre, on laisse des gens crever de faim avec 308 $ par mois. Les conséquences pour les personnes, mais aussi pour la société, seront énormes. Les coûts sociaux liés à la pauvreté sont déjà trop élevés. », rappelle madame Blanchet. En 2011, le Conseil national du bien-être social publiait un rapport dans lequel il révélait que le coût total de la pauvreté était au moins deux fois plus élevé que les sommes qu’il aurait fallu investir pour que tout le monde puisse être juste au-dessus du seuil de pauvreté.

 « Si le ministre veut réellement soutenir les personnes assistées sociales et leur permettre d’obtenir un emploi, il devrait plutôt opter pour une approche positive en leur accordant un revenu décent qui permet de sortir de la pauvreté, du stress et de l’insécurité », affirme madame Blanchet. Tout comme le gouvernement l’a fait, par le passé, en augmentant les revenus des familles monoparentales. Cette mesure avait alors permis à ces personnes de  sortir massivement de l’aide sociale.

La Coalition régionale contre le PL 70 regroupe une dizaine d’organisations des régions de Québec et de Chaudière-Appalaches, dont les groupes en défense collective des droits des personnes sans emploi et leurs allié-e-s.

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