Ce n’est pas pour rien que le gouvernement a choisi les tarifs d’électricité pour garnir les coffres de l’État. D’une part elle cadre parfaitement avec l’orientation idéologique néolibérale partagée par le monde des affaires et les trois principaux partis politique à l’Assemblée nationale. D’autre part la hausse des tarifs d’hydro laisse frauduleusement croire que tout le monde fera sa part, entreprise et individu dans l’augmentation des recettes fiscale du gouvernement. Malgré cela le gouvernement fait tout pour détourner notre attention de la plus importante hausse des tarifs d’électricité des 20 dernières années.
1- Diviser la hausse pour la faire paraître plus petite
En 2014 la hausse totale pourrait dépasser les 7 %, avoué que l’on est loin de l’indexation. Pourtant ce n’est pas d’une hausse si importante qu’on entend parler dans les médias, pour la simple et bonne raison qu’elle se subdivise en plusieurs morceaux. Par exemple, le 1er janvier 2014 le dégel du tarif patrimonial provoquera une augmentation de 1,2% de notre facture d’électricité. Ça ne vous semble pas raisonnable vous ? Attention, il ne faut pas oublier que cette hausse viendra s’ajouter à la hausse habituelle des tarifs d’électricité.
2- Jouer sur les mots
Ici le gouvernement de Pauline Marois joue sa carte préférée, l’indexation. Si ce gouvernement réussit une chose durant son mandat, c’est d’avoir convaincu la population de la normalité et du bon sens de l’indexation des tarifs. En fait l’indexation, toujours selon le PQ ne serait en fait qu’une nouvelle forme de gel des tarifs. Après tout augmente dans la vie. On joue sur les mots avec brios ici pour faire passer la supercherie. Parce que si le tarif patrimonial a été gelé jusqu’ici, cela n’a jamais empêché les tarifs d’électricité de suivre l’inflation.
3- Miser sur l’habitude
En 2013 l’électricité a augmenté de 2,4 %, et Hydro Québec demandera à la régie d’augmenter les tarifs de 2,4% cette année encore. Pourquoi les gens protesteraient-ils tout à coup contre une hausse qu’ils ont l’habitude d’accepter sans broncher depuis des années ? Pourtant cette hausse provoque de plus en plus de débranchement par année en 2010 seulement 50 000 ménages se sont fait couper le courant parce qu’ils n’arrivaient pas à régler leur facture. De ce nombre seulement 10% à 15% étaient des ménages à faible revenu. Plutôt que de combattre les conséquences de la hausse des tarifs le gouvernement utilise la résignation collective pour garnir ses coffres.
4- Créer la confusion
Comme si ça ne suffisait pas, deux autres hausses nous pendent au bout du nez pour 2014. La première vient de la demande formulée par Hydro Québec d’augmenter son taux de rendement (2,4% d’augmentation sur notre facture) la deuxième vient de l’augmentation artificielle des charges d’exploitation. (1,5% d’augmentation sur notre facture) Vous avez compris quelque chose ? Non? Très bien parce que c’est exactement l’effet recherché. Il est effectivement bien difficile de protester contre quelque chose qu’on peine à comprendre et encore plus à expliquer.
Plutôt que de passer par tous ces détours le gouvernement a la responsabilité d’être transparent et de bien informé la population des augmentations de tarifs qui nous pendent au bout du nez. Il a également la responsabilité d’être transparent et de levée le voile sur les contrats secret qui forcent Hydro-Québec à acheter de l’électricité pour la revendre à perte.
Si on résumait la stratégie gouvernementale
1- Diviser la hausse pour la faire paraître plus petite
2- Jouer sur les mots pour convaincre le monde qu’il n’y a rien de plus normal que d’augmenter les tarifs
3- Miser sur l’habitude – Les tarifs d’électricité augmentent à chaque année, c’est normal qu’il augmente cette année.
4-Créer la confusion – Le mécanisme d’augmentation des tarifs d’électricité est si complexe qu’il est bien difficile d’y opposer une argumentaire simple et à la portée de tous et toutes.
Ce qu’il faut retenir
1- Hydro-Québec génère des millions de profit chaque année et ce malgré le fait qu’elle verse plus de 3 milliards par année au gouvernement.
2- L’électricité est un service essentiel qui coûte déjà très cher. Tellement cher que plus de 50 000 ménages se font couper le courant chaque année à cause de leur incapacité à payer.
3- En 2014 seulement la hausse pourrait dépasser les 7% c’est-à-dire près de trois fois l’augmentation de l’IPC.
4- La hausse des tarifs est une mesure régressive, c’est-à-dire quelle appauvrira d’avantage les moins riches de la société. Elle contribue à éroder la classe moyenne pour le plus grand bénéfice des plus riches de notre société.
