Québec, 14 février 2022. Le Regroupement d’éducation populaire en action communautaire des régions de Québec et de Chaudière-Appalaches (RÉPAC 03-12) suspendra ses activités régulières afin de participer à la semaine de grève du communautaire du 21 au 24 février. En effet, une forte majorité de ses membres ont répondu à l’appel à la grève lancé par la campagne Engagez-vous pour le communautaire qui revendique un financement adéquat pour le milieu communautaire (les besoins sont estimés à 460 millions de plus par année pour les 4000 groupes), la reconnaissance et le respect de leur autonomie et des mesures pour réparer le filet social laissé à l’abandon par les derniers gouvernements.
Le milieu communautaire est exténué
Les deux années de pandémie ont accentué des problèmes qui se faisaient déjà sentir dans le milieu communautaire et plusieurs groupes sont à bout de souffle. Faute de payer adéquatement leurs travailleurs et travailleuses, plusieurs postes sont à combler. Pour les personnes qui restent, elles sont épuisées par la surcharge de travail. “Les demandes d’aide ont explosé durant la pandémie, mais ce sont aussi des cas plus complexes avec plusieurs problématiques qui se croisent. On essaye de répondre à tout le monde, mais on a tout simplement pas les ressources nécessaires pour engager deux ou trois travailleurs-ses supplémentaires et on n’a pas les moyens d’offrir des salaires compétitifs” s’indigne Selma Lavoie d’Action-Chômage et membre du conseil d’administration du RÉPAC. À cette surcharge de travail, s’ajoute l’ingérence du gouvernement, les paperasses à remplir qui s’accumulent et le report une année de plus du Plan d’action gouvernemental en matière d’action communautaire (PAGAC) promis par le ministre pour le printemps dernier.
Les groupes communautaires laissés à l’abandon
Les groupes communautaires se sentent abandonnés par le gouvernement Legault pour de multiples raisons. “Ça fait presque 4 ans que Legault est en poste, 4 ans durant lesquelles les conditions de vie des personnes les plus vulnérables se sont encore dégradées. Par exemple, perte de pouvoir d’achat, crise du logement, précarité alimentaire sans compter les services publics qui sont au bord de l’implosion. Au lieu d’alléger le fardeau des organismes et améliorer notre financement, on nous sert de belles promesses. Ce n’est pas aux organismes communautaires de combler les failles des services publics, ” s’exclame Éloi Paradis-Deschênes de l’Association de défense des droits sociaux de la Rive-Sud et membre du conseil d’administration du RÉPAC.
La grève est nécessaire
Les groupes communautaires sont en colère. “ On a reçu un mandat fort de la part des groupes membres. La frustration est palpable dans tout le mouvement communautaire. Au lieu de faire des promesses, le ministre Boulet devrait s’atteler à convaincre le Conseil du trésor de débloquer les sommes qu’on demande depuis trop longtemps! ” revendique Naélie Bouchard-Sylvain du RÉPAC 03-12 . À l’instar des groupes communautaires de Chaudière-Appalaches et de Québec, des centaines de groupes de partout au Québec s’ajoutent à cette vague de mobilisation.
Cette semaine de grève culminera avec une manifestation qui se dirigera vers l’Assemblée nationale du Québec. Toute la population est bienvenue.