Québec 2 juin, 2022. Le Collectif de lutte et d’action contre le racisme (CLAR) et le Regroupement d’éducation populaire en action communautaire des régions de Québec et de Chaudière-Appalaches (RÉPAC 03-12) dénoncent la façon dont le gouvernement de Legault cible les immigrant-e-s du programme de réunification familiale pour faire mousser sa popularité en vue des élections.
Ces 7 000 immigrant-e-s qui font trembler le Québec
Sous couvert de la protection de la langue française et de l’identité québécoise, Legault multiplie les déclarations incendiaires s’en prenant aux immigrant-e-s issus de la réunification familiale. Plutôt que de remettre en question l’accessibilité à la francisation pour les non-francophones, Legault blâme les 7 000 immigrant-e-s par années qui ne maîtrisent pas le français (sur les 14 000 immigrant-e-s/année en réunification familiale, il n’y a que la moitié ne parlent pas français) comme les grands responsables du déclin de la langue française. Il n’y a rien de bien original dans cette accusation, un peu partout en Occident, des partis politiques populistes se font élire en brandissant la menace de l’immigration. On constate avec effroi le rapprochement entre le discours du premier ministre et la réthorique xénophobe de l’extrême droite.
Rappelons à Legault que le programme de réunification familiale permet à un adulte de faire venir sa famille proche (enfants, partenaire, parents). Et il va s’en dire que les enfants seront scolarisés en français. Cessons cette chasse aux sorcières contre des familles qui désirent être ensemble et offrons leur les conditions optimales d’apprentissage du français. La CAQ va plutôt dans le sens inverse avec le projet de loi 96 en retirant les services d’interprètes aux néoQuébécois-e-s qui ne maîtrisent pas encore parfaitement le français après les 6 premiers mois de leur arrivée. “Et si Legault est réellement préoccupé par l’intégration des immigrant-e-s, il pourrait d’abord commencer par reconnaître les obstacles auxquels ils et elles sont confronté-e-s notamment en cessant de nier l’existence du racisme systémique. “ rétorque Linh Nguyen Biron du CLAR.
Pourquoi s’attaquer aux vrais problèmes quand on peut en inventer d’autres ?
Alors que les élections auront lieu dans quelques mois, le RÉPAC et le CLAR s’interrogent sur les priorités du gouvernement Legault: “ Le Québec connaît une crise du logement sans précédent, il y a une crise dans les services publics, puis une inflation galopante qui nous appauvrit tous et toutes et que fait le gouvernement Legault dans tous ces dossiers ? Rien du tout. La plus grande menace envers la “nation québécoise” c’est la crise climatique et dans ce dossier aussi, la CAQ se voile la face“ dénonce Naélie Bouchard-Sylvain du RÉPAC 03-12.
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