Les groupes communautaires veulent se faire entendre: Promesses brisées, communautaire fermé

Québec, 7 février 2021. Rassemblés à plusieurs intersections de la ville, des groupes communautaires
de la région de la Capitale-Nationale sont dans la rue ce matin pour une action de visibilité dans le
cadre de la campagne Engagez-vous pour le communautaire. À l’échelle du Québec, les organismes
communautaires autonomes tous secteurs confondus ont besoin d’un réinvestissement dans leur
mission de l’ordre de 460 millions $. Ils demandent également au gouvernement de cesser de s’ingérer
dans leurs pratiques et de réinvestir dans le filet social.


Réinvestissement nécessaire
Malgré les engagements du ministre Boulet de réduire la paperasse et de mieux soutenir le
communautaire, la question semble avoir été mise sous la pile des priorités du gouvernement. « Nous
attendons toujours le nouveau Plan d’action gouvernemental en matière d’action communautaire
promis par le ministre pour le printemps dernier, un plan qui doit impérativement contenir des
réinvestissements importants », explique Vania Wright-Larin du Regroupement d’éducation populaire
en action communautaire de Québec et Chaudière Appalaches.


« Il manque toujours 460 millions de dollars dans notre réseau. Avec les budgets dont on dispose
actuellement on peine à offrir des conditions de travail adéquates, on n’arrive plus à recruter des
employé-e-s. Si on laisse la situation se détériorer, des organismes vont être forcés de réduire les
services qu’ils offrent, c’est inévitable», poursuit Laurence Bolduc des Maisons des jeunes
Capitale-Nationale.


Des groupes à bout de souffle
« Après presque 2 ans de pandémie, plusieurs groupes sont à bout de souffle, ils peinent à combler les
postes vacants et en ont plus qu’assez de subir les décisions gouvernementales sans être consultés. En
plus de répondre aux besoins de base de la population, les organismes communautaires ont dû
répondre à des demandes grandissantes tout en réorganisant leurs activités pour s’adapter aux
différentes contraintes sanitaires et aux défis financiers », a dénoncé Karine Verreault du
Regroupement des organismes communautaires de la région 03.


Renforcer le filet social
Les groupes s’inquiètent également de l’état lamentable du réseau public de santé et de services
sociaux. « Ce n’est pas aux groupes communautaires de boucher les trous béants créés par des
décennies de compressions. Pour aider le communautaire, il faut aussi soutenir adéquatement les
personnes les moins privilégiées qui ont été durement touchées par la pandémie et réinvestir dans
notre filet social », revendique Anne Valérie Lemieux-Breton du Regroupement des groupes de
femmes de la région de la Capitale-Nationale.


À l’approche du dernier budget du gouvernement Legault, les groupes de la région se préparent à une
journée de fermeture le 24 février prochain et demandent au gouvernement de respecter ses promesses
de réinvestissement dans leur mission. « Les groupes en ont vraiment ras-e-bol des fausses promesses.
Plus le mandat de la CAQ s’achève, plus la colère monte, on a vraiment l’impression de se faire
mener en bateau par les belles paroles du ministre Boulet », a dénoncé Vania Wright-Larin du
Regroupement d’éducation populaire en action communautaire de Québec et Chaudière-Appalaches.
Lors de cette journée, une manifestation est prévue sur la colline parlementaire.


Engagez-vous pour le communautaire est une grande campagne nationale de mobilisation qui, depuis
2016, unit les dif érents secteurs de l’action communautaire autonome de partout au Québec. Elle vise
une société plus juste où les droits humains sont pleinement respectés. Du 21 au 24 février, à travers
le Québec, se tiendront quatre jours d’actions, de grèves et de fermetures
rotatives.https://engagezvousaca.org/.

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