Québec, le 25 février 2014 – En conférence de presse ce matin, des représentant-e-s des groupes communautaires en défense collective des droits ont réclamé une réelle bonification de leur financement. Ils et elles ont dévoilé une déclaration signée par une vingtaine de groupes de défense collective des droits des régions 03 et 12. Les groupes signataires y dénoncent notamment la dégradation des conditions de travail et la difficulté de répondre aux demandes de la population.
Des annonces décevantes
Le 30 octobre dernier, Madame Agnès Maltais, ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, annonçait un investissement de 162 millions, soit 54 millions par année sur 3 ans, pour le financement des organismes communautaires. Bien que cette somme soit substantielle, elle s’applique à plus de 4000 organismes et doit également couvrir les programmes d’employabilité promis par le gouvernement. « Les annonces sont franchement insuffisantes, dans le meilleur des scénarios, l’augmentation pourrait représenter 2500$ par organisme en défense collective des droits, des organismes dont la subvention n’a pas été indexée depuis les cinq dernières années », a déclaré Denis Falardeau de l’ACEF de Québec.
«Selon les barèmes planchers établis par le Réseau québécois de l’action communautaire autonome (RQ-ACA) la subvention gouvernementale devrait atteindre près de 120 000$, pourtant avec 54 081$ en moyenne, les groupes de défense collective des droits sont très loin du compte», a expliqué Nicole Dionne du Bureau d’animation et d’information logement du Québec métropolitain.
Le sous financement chronique
Les problèmes engendrés par le manque de financement se multiplient dans les groupes de défense collective des droits. « Le manque de ressources humaines, des salaires très modestes, l’augmentation de la charge de travail et le grand roulement de personnel sont devenus la norme dans les groupes de défense collective des droits », a expliqué Sandrine Louchart des AmiEs de la Terre de Québec.
Avec les gels des subventions, il devient pratiquement impossible de maintenir le même niveau de service à la population. « Les compressions vont de la réduction des heures d’ouverture, à l’abolition pure et simple de certains services. Les militant-e-s et les bénévoles font aussi les frais du sous-financement », a renchéri Sandrine Louchart des Ami-e-s de la terre de Québec.
Déclaration commune et actions à venir
Les groupes signataires de la Déclaration rendue publique aujourd’hui entendent continuer les moyens de pression pour obtenir des engagements clairs et chiffrés.
« Nous ne nous satisferons pas de vagues promesses, nous demandons à la ministre Maltais de mettre cartes sur table et d’annoncer publiquement les sommes qu’elle compte allouer aux organismes de défense collective des droits » a conclu Denis Falardeau de l’ACEF de Québec.
Les groupes signataires n’hésiteront pas à profiter d’une éventuelle campagne électorale pour interpeller les candidat-e-s de la région au sujet du financement de la défense collective des droits.
La défense collective des droits
La défense collective des droits est un secteur de l’action communautaire autonome qui rassemble environ 350 organismes communautaires dont la mission est de faire connaître et respecter des droits et de lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Les régions de Québec et Chaudière-Appalaches comptent quant à elles une trentaine d’organisme de défense collective des droits.