Les groupes sociaux dénoncent le manque d’ambition du Plan pour une économie verte et appellent à la mobilisation

Québec, le 17 novembre 2020 – Des groupes communautaires, environnementaux, syndicaux, féministes et étudiants s’indignent devant le contenu du Plan pour une économie verte (PEV) déposé ce lundi : Il ne répond absolument pas aux recommandations du GIEC pour prévenir les conséquences de la crise environnementale. Ces groupes jugent tout aussi durement la récente mise à jour économique qui oublie une grande partie de la population et invitent la population à se mobiliser, ce samedi 21 novembre, à 13h, à la Place d’Youville, pour revendiquer une transition verte, juste, féministe et incluse.

Trop peu, trop tard

Pour maintenir la température globale mondiale au-dessous de +20C, le Québec s’est engagé à réduire les émissions de GES de 29 mégatonnes d’ici 2030. Or, le PEV déposé par le ministère de l’Environnement et de la lutte contre les changements climatiques fixait l’objectif à seulement 20 mégatonnes. « Déjà que le Plan vert s’annonçait décevant, on apprend que M. Legault est intervenu directement afin d’abaisser les objectifs de réduction des GES à… 12 mégatonnes! Et ça ne reste que des objectifs ! Pour les atteindre, le gouvernement décide de miser sur les incitatifs financiers plutôt que des restrictions ou des pénalités financières. Le gouvernement a déjà baissé les bras quant à la lutte à la crise environnementale. Nous devons reprendre notre avenir en main », explique Nicolas Roulx des AmiEs de la Terre de Québec.

« D’un côté, le gouvernement Legault sort un Plan vert peu ambitieux et de l’autre, il appuie des projets comme GNL Québec qui, en plus de causer des dommages irréversibles sur la faune, sont très polluants. Sans compter que le plan de relance déposé cet automne (PL66) permet de contourner des réglementations environnementales! Le gouvernement Legault manque clairement d’ambition, de cohérence et de transparence », s’indigne Anaïs Gousse de la Coalition Étudiante pour un virage environnemental et social.

Le retour de l’austérité  

Sans surprise, la récente mise à jour économique du gouvernement Legault prévoyait des déficits cette année et les suivantes et un retour à l’équilibre budgétaire annoncé en 2025-2026. Pour se faire, le gouvernement Legault mise sur une reprise économique et une baisse des dépenses, sans aller chercher de nouveaux revenus. « La table est mise pour un retour à l’austérité. On craint des compressions dans les services publics ! Les travailleur-ses de la santé, de l’éducation et des services sociaux ont vu leurs conditions se dégrader en temps de pandémie et cela affecte forcément les services qu’ils rendent à la population », rappelle Vania Wright-Larin du Regroupement d’éducation populaire en action communautaire des régions de Québec et Chaudière-Appalaches. « On constate plus que jamais l’importance de maintenir un filet social solide afin de traverser les périodes de crise. Les impacts des changements climatiques sont déjà bien visibles, mais le pire demeure à venir et on doit s’assurer de protéger les populations plus vulnérables », poursuit-il.

La pandémie creuse et continue de creuser les inégalités socio-économiques. Rappelons que les prestations d’aide sociale, malgré une hausse de dépenses liées à la crise sanitaire, n’ont pas été majorées. « La crise sanitaire affecte plus durement et plus longuement les femmes. Elles tiennent à bout de bras les réseaux de la santé, de l’éducation et des services sociaux. Elles sont surreprésentées parmi les personnes les plus pauvres. Alors qu’elles seront touchées de plein fouet par l’austérité des prochaines années, qu’est-ce que le gouvernement Legault priorise dans son plan de relance ? Des emplois à prédominance masculine, encore ! Les femmes refusent d’être non-reconnues et ignorées,» clame Anne-Valérie Lemieux Breton du Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale.

Force est de constater que le gouvernement Legault est bien loin de prioriser la protection de l’environnement ainsi que la justice sociale. C’est pourquoi les groupes communautaires, étudiants, féministes, syndicaux et environnementaux unissent leur voix et appellent à un rassemblement – dans le respect des mesures sanitaires – à la Place d’Youville, ce samedi à 13 h.

Share