Monsieur Charest, nos droits fondamentaux ne sont pas négociables!

Québec, le 18 mai 2012 – Le Regroupement d’éducation populaire en action communautaire des régions de Québec et Chaudière-Appalaches s’insurge contre la loi 78 annoncée par le gouvernement Charest. Il consulte actuellement l’ensemble de ses instances pour évaluer les moyens qui seront mis en place pour contester cette loi injuste.

Le RÉPAC 03-12 tient à rappeler le danger de laisser un gouvernement empiéter sur les droits fondamentaux pour des fins partisanes et électoralistes. Bien qu’il ait appelé à la solidarité avec le mouvement étudiant, le regroupement tient à porter à l’attention de la société civile que les enjeux soulevés par l’adoption de la loi spéciale dépassent largement le cadre de la lutte contre la hausse des droits de scolarité.

Rien dans l’actualité politique québécoise ne saurait justifier le recours à de telles mesures qui restreignent énormément les droits d’association, d’expression, de manifestation. Le gouvernement met en place des mesures coercitives qui s’apparentent à un État policier. Le RÉPAC 03-12 s’alarme des conséquences à moyen et à long terme d’une telle dérive antidémocratique.

Le regroupement souhaite porter à l’attention des médias et du public l’article 29 qui affirme que :

« Quiconque, par un acte ou une omission, aide ou, par un encouragement, un conseil, un consentement, une autorisation ou un ordre, amène une autre personne à commettre une infraction visée par la présente loi commet lui-même cette infraction et est passible de l’amende [… ] ».

Cet article permettrait d’inculper quiconque encourage les manifestations étudiantes, quiconque manifeste son appui aux revendications étudiantes. Cet article très grave empiète de façon majeure sur la liberté d’expression et le droit d’association. Il place des travailleurs et des travailleuses dans une situation insoutenable qui pourrait aller jusqu’à rendre leur travail illégal.

Le RÉPAC 03-12 est également alarmé par les restrictions inacceptables au droit de manifester qui rendent illégale toute manifestation qui s’organiserait spontanément en réaction aux événements de l’actualité. Il est clair pour le regroupement que ces dispositions vont à l’encontre des droits fondamentaux et que le gouvernement utilise les délais du système judiciaire pour faire taire la dissidence.

Le RÉPAC 03-12 réaffirme son appui à la lutte pour le droit à l’éducation. Il invite la population à s’informer sur les conséquences de la loi 78 et à signifier à nos élus et élues l’importance du respect intégral de nos droits fondamentaux.

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