Québec, le 5 avril 2013 – Soixante-six organisations syndicales, étudiantes, populaires, communautaires, féministes des régions de Québec et Chaudière-Appalaches réclament le retrait immédiat des coupures annoncées à l’aide sociale. Elles dénoncent les attaques du gouvernement péquiste envers les plus pauvres de notre société. Prétextant la chasse aux fraudeurs et fraudeuses et l’incitation au travail, la Ministre Agnès Maltais les appauvrira davantage et limitera l’accès à des soins de santé.
Moins d’argent et de services pour les plus pauvres
Les mesures annoncées par la Ministre Agnès Maltais, en février dernier, diminueront considérablement les prestations versées aux personnes de 55 à 57 ans et aux familles biparentales avec enfant de moins de cinq ans et limiteront l’aide pour les thérapies pour toxicomanes ou alcooliques. « Comment peut-on prétendre vouloir lutter contre la pauvreté quand on annonce de telles coupures qui maintiendront les personnes à une prestation de base de 604 $ par mois ? Comment peut-on jouer avec la survie de personnes déjà très pauvres d’une façon aussi cavalière ? », questionne Marie-Ève Duchesne du Regroupement des femmes sans emploi du Nord de Québec (R♀SE du Nord).
Comme la Protectrice du citoyen, nous croyons que ces mesures risquent d’aggraver la situation déjà fragile des personnes de 55 à 57 ans et des personnes toxicomanes. De même, nous déplorons l’appauvrissement de familles avec enfants. Nous appuyons la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec qui demande au gouvernement du Québec de renoncer à sa réforme de l’aide sociale parce qu’elle considère qu’elle contrevient à plusieurs dispositions de la Charte des droits et libertés de la personne.
Des coupures sous le signe de l’austérité
Ces coupures à l’aide sociale surviennent dans un contexte où les politiques d’austérité semblent être le mot d’ordre des gouvernements qui se succèdent. Ann Gingras, du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches (CSN), explique : « Alors que madame Maltais tente de se faire rassurante, la réalité est tout autre. Des pertes d’emplois suite à des fermetures, nous en avons vu trop. Le premier souhait des travailleurs et des travailleuses plus âgées est de rester ou de retourner sur le marché du travail. Cependant, les employeurs ne les embauchent pas à moins que ce soit dans des emplois de « cheap labor ». Des personnes qui seront heurtées par la réforme de l’assurance emploi, une réforme dénoncée par la ministre Maltais et, maintenant, les personnes assistées sociales, parmi les plus fragilisées, seront frappées une deuxième fois par ces modifications honteuses. Il est plus que clair que le discours de « dignité liée à un emploi » est tout simplement un show de boucane pour effectuer des coupures drastiques dans la quête du gouvernement Marois pour atteindre le déficit zéro. »
La mobilisation se poursuit
La déclaration Non aux coupures à l’aide sociale !, signée par soixante-six groupes sociaux des régions de Québec et Chaudière-Appalaches, sera transmise à la première ministre Pauline Marois et à la ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale Agnès Maltais.
La mobilisation contre les coupures à l’aide sociale se poursuit à travers la province. Dans les régions de Québec et Chaudière-Appalaches, une manifestation familiale se tiendra le samedi 6 avril à 13h30 à la place de l’Université-du-Québec. Un 24 heures de résistance s’organise devant le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale au 425, rue St-Amable, du mercredi 10 avril à 12h00 au jeudi 11 avril à 13h00.