Lévis, 17 octobre 2023. À l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, des dizaines de personnes se sont rassemblées devant le bureau du député de Lévis, M. Bernard Drainville, pour dénoncer l’appauvrissement généralisé de la population ainsi que le manque de mesures de la part du gouvernement pour soutenir les personnes en situation de précarité, pourtant maintes fois réclamées.
Peu importe notre âge, on s’appauvrit
Impossible d’échapper à la hausse du coût de la vie depuis ces dernières années, les impacts y sont partout : que ce soit à l’épicerie, lors de la recherche d’un logement “abordable”, lorsqu’on veut se déplacer ou bien alors que ce soit lors de la recherche d’une résidence privée. Les groupes communautaires constatent jour après jour l’appauvrissement de la population et la dégradation des conditions de vie en général ainsi que de la détresse qui s’y accompagne. Il y a un réel appauvrissement généralisé : « les personnes prestataires de l’aide sociale étaient déjà maintenues dans un niveau de pauvreté. Avec la hausse du coût de la vie, leurs conditions de vie se sont encore plus dégradées ! Comment le gouvernement peut continuer d’ignorer la situation terriblement précaire de ces personnes?! Il faut absolument que les prestations soient rehaussées au plus sacrant » dénonce William Demers de l’Association pour la défense des droits sociaux Rive-Sud (ADDS RS).
L’IRIS rapporte qu’en région, tout coûte encore plus cher qu’en ville. Bien que les logements soient souvent un peu moins chers en région, les frais dédiés au transport et à l’épicerie explosent. Entre autres, on constate de plus en plus que des familles, dont les deux parents travaillent, vont chercher de l’aide alimentaire. « On le remarque bien ! Les gens sont étouffés par les dépenses essentielles. À un moment donné, il n’est plus possible de couper dans le superflus, car il n’y en a juste plus » rapporte Mélanie Pinault de la section Lévis-Rive-Sud de l’Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées.
Elle ajoute : « Les plus touchés sont les plus vulnérables, ce qui inclut une bonne partie des aînés de notre région, qui ne peuvent vivre qu’à l’aide de prestations gouvernementales. À cet effet, plusieurs études de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) ont démontré que dans toutes les régions du Québec, le revenu des plus vulnérables n’atteint pas le seuil du revenu viable, un seuil nécessaire afin de pouvoir vivre dignement. C’est très préoccupant. Il faut agir! » Un triste rappel de l’impact de la hausse du coût de la vie, est l’itinérance qui a augmenté, même dans les régions, hors des grands centres où il y a souvent moins de ressources.
Peu importe notre âge, on uni notre voix !
Le gouvernement continue de faire la sourde oreille et nous espérons que si nous rallions nos cris du cœur ensemble, cela percera leur couche d’indifférence. Par notre présence devant les bureaux de Monsieur Drainville, on s’adresse au gouvernement puisqu’il a les moyens de renverser la tendance via le transport en commun gratuit et l’élargissement de l’offre, le contrôle des loyers et la construction de logements sociaux, rehaussement des prestations gouvernementales (aide sociale, rente, …) à la hauteur du calcul du revenu viable pour tous les prestataires, réinvestissement dans les services publics tels que la santé et les services sociaux et l’éducation ainsi que dans l’ensemble du filet social.