Une large manifestation réunit les personnes s’opposant au troisième lien à
Québec

Québec, le 5 juin 2022 – Des citoyennes et citoyens ainsi que des organisations se
sont réunis en grand nombre ce dimanche pour exprimer clairement leur
opposition au troisième lien lors d’une importante manifestation. Ces derniers
souhaitaient proposer au gouvernement une autre vision pour le développement
des collectivités, axée sur des milieux de vie en santé, à échelle humaine, misant
sur des projets qui mettent plutôt de l’avant le transport en commun, des projets
ambitieux pour lutter contre les changements climatiques et qui renforcent notre
filet social.

La manifestation était organisée par la Coalition Non au troisième lien, initiée par
Accès transports viables, le Conseil régional de l’environnement – région de la
Capitale-Nationale, Équiterre, la Fondation David Suzuki, Trajectoire Québec et
Vivre en Ville, ainsi que la Coalition étudiante pour un virage environnemental et
social (CEVES), Mères au front, le Regroupement d’éducation populaire en action
communautaire des régions de Québec et de Chaudière-Appalaches (RÉPAC
03-12) et des représentants-es des quartiers Lairet, Saint-Roch et Vieux-Limoilou.
« Nous pouvons et nous devons faire tellement mieux qu’un tel mégaprojet
autoroutier. Le projet de troisième lien n’a certainement pas fait l’objet d’une
planification rigoureuse, au contraire! Évitons de gaspiller ainsi notre territoire et
nos ressources. », affirme Christian Savard, directeur général de Vivre en Ville et
porte-parole de la Coalition Non au troisième lien.


Une menace à l’environnement et à la lutte aux changements climatiques
Pour la population et les organisations présentes, il est clair que l’ajout
d’infrastructures autoroutières est totalement incohérent avec les cibles de
réduction de gaz à effet de serre (GES) du gouvernement et avec la réduction de
la dépendance automobile.

Plutôt, la science montre que l’ajout d’infrastructures autoroutières a comme effet
de mener à l’augmentation des émissions de GES par trafic induit, de réduire la
qualité de l’air, notamment dans les quartiers traversés, et de favoriser
l’étalement urbain et la perte de terres agricoles.


« J’ai 14 ans. La jeunesse a le droit à un avenir. Avec ce tunnel, on fonce droit dans
le mur de la catastrophe écologique et sociale. Un gouvernement qui prétend
être environnemental alors qu’il met sur pied des projets comme le 3ème lien
c’est un gouvernement traître, menteur, écocidaire », s’indigne Antonin Girard,
militant de Pour la suite du monde et de la Coalition étudiante pour un virage
environnemental et social (CEVES), étudiant à l’école secondaire
Joseph-François Perrault.


« Nous MÈRES AU FRONT, ne pouvons accepter le projet de 3e lien qui ne fait
qu’augmenter la crise climatique actuelle et détruire l’avenir de nos enfants. Nous
exigeons des dirigeants que tous leurs projets soient sérieusement étudiés pour
assurer une qualité de vie saine aux générations futures. Aujourd’hui c’est l’avenir
de nos enfants qui est en cause et soyez assurés que l’amour de nous, MÈRES AU
FRONT, pour nos enfants nous servira toujours d’arme de construction positive en
ce qui concerne l’avenir de nos enfants. », ajoute Anne Duchesne, pour le
mouvement MÈRES AU FRONT.


Un projet incompatible avec les préoccupations des populations locales


Les citoyennes et citoyens rassemblés-es à la manifestation s’inquiètent
également des impacts locaux de ce projet pharaonique sur la qualité de vie des
quartiers centraux et secteurs périphériques à la sortie du troisième lien :
augmentation du débit de véhicules automobiles circulant dans les quartiers,
diminution de la qualité de l’air et incompatibilité avec des milieux de vie à
échelle humaine comptent parmi les vives préoccupations de la population.

« Le quartier Lairet est le grand perdant de ce projet. Non seulement, il est projeté
projeté que le tunnel débouche en son cœur, déversant son trafic de transit dans
ses rues résidentielles. Mais déjà, l’abandon de l’axe 1ère avenue du tramway
dans la foulée du REC vient freiner son développement à titre de milieu de vie
urbain à échelle humaine, adapté aux besoins de mobilité active, de qualité de
l’air et de sécurité des familles de plus en plus nombreuses à l’habiter », continue
Julie Tremblay-Potvin, vice-présidente du Conseil de quartier de Lairet.

Un gaspillage de fonds publics qui devraient plutôt être investis ailleurs
Alors que l’on tarde à équilibrer les investissements entre les transports collectifs
et le transport routier, il est inconcevable que l’énorme gaspillage de fonds
publics que constitue le troisième lien se trouve toujours dans les plans du
gouvernement du Québec. L’heure est plutôt à investir massivement dans les
services et infrastructures qui pourront répondre à des besoins réels et essentiels
pour nos collectivités.


« Notre filet social craque de partout: manque de places en garderie, manque de
professionel-le-s dans les écoles, hôpitaux qui débordent, CHSLD en décrépitudes,
prestations d’aide sociales faméliques, etc. Et quelle est la priorité de la CAQ ?
Investir des sommes astronomiques dans un tunnel qui, en plus, aura un impact
non négligeable sur l’environnement! Ça n’a aucun sens! La priorité doit être le
bien-être de la population! Investissons dans notre filet social, pas dans le béton!
», s’indigne Naélie Bouchard-Sylvain, coordonnatrice au Regroupement
d’éducation populaire en action communautaire des régions de Québec et de
Chaudière-Appalaches (RÉPAC 03-12).


« Les experts du gouvernement eux-mêmes le disent : il nous faut un moratoire
sur toute nouvelle augmentation de capacité routière, sans quoi on s’éloigne de
nos cibles de réduction de GES. À Québec, comme à Lévis, des projets plus
ambitieux en matière de mobilité durable sont possibles, qu’on pense à un
meilleur financement des sociétés de transport permettant leur développement
ou à la transformation d’autoroutes, telles que Laurentienne, en boulevard urbain,
par exemple. », conclut Angèle Pineau-Lemieux, coordonnatrice – Affaires
publiques et communication d’Accès transports viables et porte-parole de la
Coalition Non au troisième lien.

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