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1. Comment faire en sorte que la CAQ n’assure pas au capitalisme une continuité sans conséquences pour une éventuelle rupture avec ce régime politique ?
   Militant du mouvement populaire à l’ADDS Rive-Sud de Lévis, je dresse une analyse des perspectives de ce mouvement pour la prochaine année en relation avec son opposition à la CAQ ou au régime capitaliste en général.
   Les travailleurs du Front Commun, et ceux qui se battent encore comme les infirmières de la FIQ, ont bien démontré la possibilité que la population soit gagnée au soutien à l’innovation dans les services publics contre la CAQ. Chacun des minces gains obtenus l’ont été par la combativité et la ténacité des travailleurs. N’eut été du revirement de dernière minute des dirigeants syndicaux, la grève aurait pu aller chercher bien plus que ce qu’avait cédé la CAQ en gains certains pour des réinvestissements supérieurs dans les services.
   Dans les revendications du mouvement populaire, il y a encore cette possibilité d’un appui de la population pour isoler la CAQ dans sa valse-hésitation autour de ses promesses non-tenues comme sur le transport en commun au lieu du troisième lien ou des réponses aux nécessités croissantes d’une population aux prises avec l’inflation et les hausses de loyer.
   Si le mouvement populaire étend ses objectifs pour faire plier la CAQ à un mouvement plus large de pressions sur le gouvernement pour lui faire céder des avantages, il marquera des points dans l’immédiat et pour le futur en s’assurant que la CAQ continue de perdre des plumes dans les sondages et pour son exclusion du pouvoir. Concentrer ses attentes sur les partis d’opposition en leur faisant promettre des engagements de changements en cas d’alternance démocratique, plutôt que sur des concessions de la CAQ, pourrait préparer des changements prometteurs si le pouvoir changeait de main comme l’annonce les sondages.
   La CAQ ne semble pas pouvoir se relever de la bataille à demi-perdue du Front Commun jusqu’à maintenant. La population se souvient du refus obstiné de ce parti de combler les besoins en santé et en éducation pour de meilleurs services publics. Cela ouvre des possibilités au mouvement populaire pour enfoncer davantage le clou de la déchéance de la CAQ avec l’annonce d’un budget qui ne sera pas plus à la hauteur des aspirations populaires, pour des concessions majeures en faveur d’une population, que ce soit en termes de logements ou de lutte à la pauvreté.
   Si le budget n’ouvre pas de perspectives nouvelles en investissements sociétales, la CAQ continuera de couler et l’opportunités de reculs en sa faveur fera du mouvement populaire un atout pour une population déjà gagnée à des concessions de la part de ce parti. Un budget équilibré voudra dire le moins possible de ces concessions aux couches populaires et des transferts de fonds vers l’entreprise privée. Ce qui peut être mis en contradiction avec les investissements réclamés dans le secteur public par les travailleurs. C’est donc en dénonçant ce virage capitaliste vers le privé que le mouvement populaire engrangera des atouts politiques, pour un appui renouvelé à ses revendications de la population, et préparera un recul de la CAQ ou une défaite de ce parti ayant remplacé les Libéraux en termes de concessions à la population.
   Ce pourrait être le début d’un mouvement populaire anticapitaliste conscient qui se construira sur de bases politiques nouvelles auxquelles aucun parti traditionnel ne s’attend, trop occupés qu’ils sont à préparer leur prochaine lutte électorale. Le mouvement populaire pourrait ainsi se donner une perspective innovatrice pour des combats contre le régime politique au lieu d’y aller cas par cas pour chacune de ses revendications qui, même reprises par l’opposition, demanderont des mobilisations subséquentes pour aboutir.
   Dans la perspective où le combat pour l’indépendance reviendrait à l’agenda politique à cause de la montée du PQ qui posera cette question à tout le Québec, un débat sur la possible rupture avec les monopoles capitalistes canadiens et américains pourrait alimenter les discussions à l’intérieur du mouvement populaire de manière à se positionner dès maintenant pour l’option indépendantiste et développer une orientation ferme contre ce type de capitalisme non québécois. Cela augurerait une position aussi résolue contre le capitalisme québécois dans une perspective post-capitaliste ou socialiste en cas d’une victoire future de l’indépendance.

   Guy Roy
   103-4 de Bienville, Lévis, QC G6V 0K5 Tél. : (418) 834-4344

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